Alors qu’un accord de cessez-le-feu vient d’être conclu, les bombardements continuent à Gaza comme au Liban et la colonisation se poursuit en Cisjordanie. Derrière l’accord présenté comme une « paix », Israël et les États-Unis cherchent à imposer une issue coloniale et à désarmer la résistance palestinienne.
Dans la nuit du 8 au jeudi 9 octobre, le Hamas a accepté de libérer les captifs israéliens et validé l’accord sur le cessez-le-feu, ses dirigeants soulignant qu’il doit permettre « la fin de la guerre à Gaza, le retrait des forces d’occupation, l’entrée de l’aide et un échange de prisonniers ». Pour la population gazaouie, c’est un soulagement — qui coexiste avec un sentiment de désespoir causé par le génocide et la destruction de Gaza, méconnaissable, par Israël.
Le Hamas a procédé aux libérations le 12 octobre. Environ 600 camions transportant de l’aide humanitaire devraient être autorisés à entrer chaque jour à Gaza. La défense civile de Gaza a affirmé, vendredi dernier, que près de 200 000 personnes étaient revenues dans le nord du territoire palestinien depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Rien n’est terminé
Notre devoir est de rester vigilantEs et de ne pas prendre cet accord pour argent comptant. Rappelons que, jusqu’ici, l’État sioniste n’a jamais respecté sa parole.
Le rapport de forces international semble certes moins favorable à Netanyahu : Trump l’a désavoué quand Israël a bombardé le Qatar, la popularité d’Israël baisse aux États-Unis et la délégitimation internationale de Netanyahu et d’Israël se poursuit.
Cependant, malgré la signature du cessez-le-feu, les bombardements israéliens se sont poursuivis dans la bande de Gaza. Plusieurs bombardements ont frappé le nord de l’enclave, dans le quartier de Sabra, le 9 octobre. Dans la nuit du 10 au 11 octobre, l’aviation israélienne a bombardé le sud du Liban. Malgré un cessez-le-feu signé avec Israël le 27 novembre 2024, le peuple libanais continue quotidiennement à subir la violence.
En Cisjordanie, le 10 octobre, des dizaines de colons, protégés par les forces d’occupation, ont attaqué les récoltes d’olives à Beita, au sud de Naplouse : armés de barres de fer, ils ont passé à tabac des paysanNEs, mais aussi des journalistes et des activistes. Ces violences contre les PalestinienNEs durant les récoltes d’olives ne sont pas nouvelles, mais leur ampleur et leur intensité n’ont jamais été aussi importantes qu’au cours des deux dernières années.
Une seconde phase incertaine
Le dirigeant palestinien Marwan Barghouti, détenu en Israël depuis 2002, ne figure pas sur la liste des prisonniers palestiniens qui seront libérés. La liste des captifs libéréEs par Israël ne comprend aucun des principaux symboles de la lutte palestinienne.
Les phases suivantes de l’accord de cessez-le-feu sont suspendues à des exigences inacceptables, telles que le désarmement unilatéral de la résistance palestinienne et la gestion internationale, coloniale, de la bande de Gaza. Selon une analyse de Muhammad Shehada, Israël pourrait conserver 58 % du territoire de Gaza, entièrement dépeuplé. La reconstruction évoquée dépendrait donc de la volonté d’Israël… Le Hamas a de son côté déclaré que son désarmement était « hors de question ».
De la fin du génocide… jusqu’à la libération
Notre tâche doit être d’exiger un cessez-le-feu permanent qui permettrait l’entrée urgente de l’aide humanitaire. À nous de poursuivre la lutte derrière les PalestinienNEs et tous les peuples victimes du colonialisme et de l’impérialisme. La solution ne viendra jamais de leurs bourreaux.
Exigeons un cessez-le-feu total et immédiat, des sanctions contre Israël, l’arrêt immédiat de l’accord UE-Israël, le droit au retour des réfugiéEs, la fin de l’occupation, de l’apartheid et une libération totale de la Palestine, de la mer au Jourdain !
An Gwesped